Demeurez et gardez !

4 Mai 2024 | Edito

NIPAPE Koffi Yoèmoulè Daniel, Cjm

En ce sixième dimanche de Pâques de l’année liturgique B, les termes exprimés nous invitent à une stabilité. C’est ainsi qu’au verbe « Demeurer » vient s’ajouter celui de « Garder ». Que devons-nous garder ? « Garder les commandements que le Christ nous donne : l’amour les uns pour les autres » et où faut-il donc demeurer ? « Dans mon amour » nous répond Jésus. Cette réponse de Jésus nous prouve en un certain sens que ses disciples sont arrivés ou ont plutôt atteint la demeure de Dieu, le lieu du repos après une longue marche : le Christ, Demeure de l’amour, un amour qui nécessite un choix. Mais que veut dire « demeurer dans l’amour du Christ ? » Demeurer dans l’amour du Christ, c’est simplement observer ses commandements qui se résument en un seul : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », car l’amour par lequel nous demeurons dans le Christ n’existe que par et dans notre amour mutuel. Ainsi, l’amour humain, qu’il soit conjugal, paternel, maternel, filial ou fraternel, est en même temps s’il est vrai et sincère, l’amour de Dieu. Car tout amour authentique vient de Dieu, unique source de l’amour. L’amour divin se voit et se donne par ses œuvres qui récapitulent toutes œuvres humaines : Chaque fois que vous avez aimé, c’est moi que vous avez aimé.  Mais qu’est-ce qu’aimer ? Selon notre évangile, aimer, « c’est donner sa vie pour ses amis ». L’ami est celui dont on s’approche, c’est-à-dire le prochain, l’inconnu, l’étranger, le sans domicile fixe, le nécessiteux pour lui donner notre vie ou notre espace afin qu’il puisse exister, et accorder à ceux qui nous ont offensés notre pardon, c’est cela aimer en réalité. Alors, l’amour se résume en deux actes concrets : fait exister l’autre en lui donnant un peu de notre espace et pardonner à ceux qui nous offensés.

Que le Seigneur nous donne la grâce et la force de nous déplacer vers les autres comme lui-même l’a fait pour nous, en établissant en nous sa demeure, une demeure permanente pour porter du fruit afin de pouvoir faire exister les autres tout en leur accordant notre pardon.