Editorial du 14 février 2021

14 Fév 2021 | Edito

« Je le veux, sois purifié ! »

Marcel Bardon, violoncelliste- diacre

Voilà une parole d’autorité, prononcée par Jésus. Et pourtant, la lèpre est, tel un drame permanent, comme enkystée dans l’Histoire des hommes. De nos jours, 3 cas de cette maladie sont répertoriés à chaque minute qui passe !

            Au temps de Jésus, la lèpre était aussi incurable que redoutable au point que, dans la Bible, le livre du Lévitique y consacre 2 chapitres entiers. Châtiment divin, provoquant le rejet sous toutes ses formes, jusqu’au point que les prophètes méditeront sur une plus grande lèpre encore, celle de nos fautes. Mais ici, le malade ne peut même plus aller au Temple pour expier, il est trop impur et s’en est fini pour lui.

            On comprend que, devant un tel Mal, cause, en finale, de tous nos maux comme le dit St Paul : « Si, par la faute d’un seul, la multitude est morte, combien plus la grâce de Dieu et le don conféré par la grâce d’un seul homme, Jésus Christ, se sont-ils répandus à profusion sur la multitude… », la seule issue qui nous reste est de tomber à genoux aux pieds de Celui à qui on peut toujours redire :

            Si tu le veux, tu peux me guérir ! Ce qui est impossible au vouloir des hommes, Dieu a sans doute, dans la conscience de cet homme lépreux, un tel amour que Celui-ci pourra faire l’impossible.

            Ce lépreux voit Jésus, et alors que plus aucun regard ne croise cet homme, Jésus le regarde comme Dieu regarde. Jésus est ému par la détresse de cet homme comme Dieu est ému de notre détresse de ne pouvoir le rejoindre. Jésus touche l’intouchable et il lui parle comme Dieu a pris et touché de la glaise pour créer et insuffler la vie à Adam.

            « Je le veux, sois purifié. » Dieu a créé l’homme à son image, cette image avait perdu la splendeur de son origine et la voilà purifiée.

            L’homme dont la lèpre ressemble bien à toutes les nôtres, qui recouvre santé et joie de vivre, peut désormais annoncer qu’un chemin de vie est possible sans la fatalité d’une mort inexorable. Il faut mourir au péché et naître à la grâce, c’est ainsi que notre baptême nous a configuré.

            C’est le chemin nouveau pour cet homme comme pour chacun de nous, dans la mesure où Celui que l’on proclame ne soit pas présenté comme un guérisseur à la petite semaine mais bien comme le Sauveur de nos vies.