Homélie du samedi 16 mai 2020 – Père Gilles Rousselet

17 Mai 2020 | Actualité, Homélies

5e sem. du Temps Pascal année A – Actes des Apôtres (16,1-10) Ps 99(100) St Jean (15,18-21)

Nous découvrons un aspect très enrichissant, pourtant cet aspect n’est pas vraiment intellectuel, même si en travaillant la Parole de Dieu intellectuellement on pourrait découvrir des détails historiques, culturels ; il s’agit plutôt d’enrichir, de renforcer notre âme. Et on voit dans les Actes des Apôtres cette relation toute particulière avec l’Esprit Saint : c’est Celui qui va conduire, qui va pousser, mais aussi qui va empêcher. C’est important que nous ayons conscience de ça, l’Esprit Saint ce n’est pas seulement celui qui va dans notre sens ; il faut apprendre à se laisser conduire par Lui, plutôt que Lui se faire conduire par nous. Certaines fois on aimerait bien que Dieu agisse conformément à nos idées, et si ce n’est pas le cas, on se dit : je croyais que Dieu m’aimait ! que Dieu était avec moi… l’Esprit Saint c’est celui qui nous apprend à vivre en Enfant de Dieu.

Vous avez vu dans les Actes des Apôtres, comment Il fait obstacle à Saint Paul, pourtant c’est Saint Paul ! qui lui, écoute son intuition, son expérience, son cœur… Et par deux fois, l’Esprit Saint lui dit, non, tu n’iras pas là ! Et sans lui en donner la raison… Saint Paul ne se décourage pas, il se remet en route et passe par un autre chemin.

Évidemment le chemin que le Seigneur ouvre pour nous est toujours le meilleur ; vous savez dans l’Ancien Testament il y a ce commandement qui est source de vie : « Je mets devant toi un choix : choisis la vie, choisis la mort… » le défi c’est de choisir ! On aimerait bien que Dieu nous dise : Tu dois faire ça ! et ne pas nous laisser le choix. Mais une œuvre de Dieu qui est extrêmement importante c’est de former notre liberté. C’est un Dieu d’alliance, un Dieu d’amour. Le christianisme n’est pas une religion de la Loi, c’est une religion de l’alliance.

Comme j’expliquais au parcours Alpha, la particularité de la Parole de Dieu, c’est que, non seulement Jésus nous parle dans la liturgie de la Parole, mais il attend qu’on lui réponde ! J’écoute la Parole de Dieu, ‘Parle, Seigneur, ton serviteur écoute :’ À un moment Dieu nous dit : Je t’ai parlé, j’attends ta réponse ! Tous les jours, Dieu attend notre réponse, c’est un cœur-à-cœur, il ne s’agit pas simplement de rester tout le temps en silence. À un moment Jésus nous dit : C’est à toi de parler. C’est un changement dans notre vie, car souvent, on parle, on parle et puis enfin on lui dit : C’est à Toi de parler… c’est le premier point.

Et puis, l’Esprit Saint est capable d’inspirer par ses songes ; Saint Paul est vraiment docile à l’Esprit Saint, nous devons demander à Dieu de nous apprendre la docilité. Je trouve que le contexte dans lequel nous vivons est une excellente école de docilité. Par exemple, notre évêque nous dit que deux attitudes sont importantes : consentir et espérer. Les deux mots vont ensemble… On peut se révolter contre les décisions du gouvernement, certaines personnes disent même que c’est la vengeance de Dieu qui s’exerce, que c’est la colère de Dieu. Là, notre évêque nous dit, en méditant la Parole de Dieu, il faut consentir… C’est une attitude extrêmement libre… mais il dit aussi : cela ne suffit pas, il faut aussi espérer, c’est-à-dire, nous tourner vers l’avenir, et aussi vers la vie. C’est l’Espérance qui ne déçoit pas !

Dans l’Évangile, il y a aussi un critère de discernement : Jésus dit que « le serviteur n’est pas au- dessus de son Maître, on m’a rejeté, on va vous rejeter ! »  Si nous ne sommes jamais contrariés, contredits dans notre témoignage de l’’Évangile, il faut alors se poser la question… Plusieurs attitudes sont possibles, vis-à-vis de l’opposition que l’on rencontre dans le monde, Jésus dit : Vous êtes dans le monde, mais sans être du monde ; je ne vous demande pas de penser comme le monde, je vous demande de penser comme moi.

 ‘Je suis votre modèle, votre berger, je suis la Porte des brebis, je suis la Lumière, je suis le Chemin’. Il ne dit pas, je suis un des chemins… Plusieurs réactions sont possibles : la première c’est le déni, c’est une attitude courante. Je dis : tout va bien…

La deuxième attitude, c’est celle de la fuite, se retrancher dans notre forteresse… Un penseur parle du principe de la cabane : pendant le confinement, je me suis enfermé dans ma cabane et j’ai un peu peur d’en sortir !

La troisième attitude c’est de pactiser, le pape François dit que c’est la mondanisation, c’est-à-dire que petit à petit, je me dis que ce que l’on trouve dans l’Évangile c’était valable à une certaine époque, dans un certain contexte, mais aujourd’hui ce n’est plus tellement adapté, y compris les commandements de l’Église. Donc, on adapte ! On pactise avec l’esprit du monde. Il nous faut bien connaître l’enseignement de l’Église.

Une autre attitude c’est la haine… vis-à-vis de l’esprit du monde, et là encore ce n’est pas ce que Jésus nous demande… C’est important de nous laisser travailler par l’Évangile, par exemple, quand Jésus arrive au Cénacle et dit à ses Apôtres : « La Paix soit avec vous », ça c’est un critère. Est-ce que nous sentons que la paix nous envahit ?

Deuxième critère qui nous est régulièrement rappelé par le Pape François, c’est la Joie, la Joie de l’Évangile ! La rencontre avec Jésus doit nourrir en nous la joie. Ce n’est pas une joie sensible, émotionnelle ; cette joie vient de l’assurance que nous sommes aimés. Une joie qui repose sur la véracité de la Parole de Dieu, Il ne nous ment pas… Il dit la Vérité !                    

Amen